Réseau d’échouage du Sénégal

Déscription du Programme

La faune marine du Sénégal comprend plus de 26 espèces de cétacés, le lamantin africain et quatre espèces de tortues marines, qui sont toutes des espèces protégées par les lois internationales et nationales sénégalaises. Nous avons récemment documenté quatre nouvelles espèces de cétacés au Sénégal.

À partir de 2014, nous et plusieurs autres biologistes concernés avons commencé des enquêtes trimestrielles sur la côte nord entre Dakar et Saint-Louis, au Sénégal, pour documenter les tortues de mer, les cétacés et d’autres animaux sauvages échoués. En 2016, nous avons également commencé à intervenir auprès des dauphins, baleines et tortues marines échouées sur la côte centrale du Sénégal.

Tous les mammifères marins et tortues de mer échouée sont documentés et échantillonnés à des fins génétiques et autres études biologiques. Les carcasses sont examinées à la recherche de signes d’interactions avec les pêcheries ou d’autres mortalités d’origine humaine, et si elles sont trouvées, ces cas sont soigneusement documentés avec des échantillons d’engins de pêche collectés, si disponibles. Nous développons également un réseau côtier de pêcheurs, de personnel des parcs nationaux et des aires marines protégées, de professionnels de la conservation et de bénévoles pour signaler les observations et les échouages de mammifères marins et de tortues de mer tout au long de l’année, afin que la mortalité des espèces protégées puisse être documentée avec précision et les échantillons peuvent être collectés plus rapidement et plus efficacement une fois les animaux échoués. L’accès à des carcasses plus fraîches augmente également la probabilité que les causes de leur décès puissent être déterminées. Toutes les données d’échouage sont analysées par espèce, localité, saison et cause de mortalité afin de détecter les tendances potentielles en matière d’échouage. De plus, nous menons des programmes éducatifs dans les communautés locales pour les sensibiliser au statut de protection et aux menaces qui pèsent sur les mammifères marins et les tortues marines.

La surveillance périodique des plages et des côtes est un moyen relativement peu coûteux et simple d’évaluer les mammifères marins et les tortues de mer par rapport aux relevés aériens ou à la surveillance par navires. En collectant des informations sur les échouages tout au long de l’année sur plusieurs années, nous sommes en mesure d’estimer les tendances de la mortalité par espèce, saison et cause (prises accessoires de la pêche, exploration gazière offshore, ressources naturelles, etc.). C’est aussi un moyen d’évaluer les tendances temporelles de la biodiversité des cétacés et des tortues marines, de détecter tout événement de mortalité inhabituelle (UME) et d’estimer l’impact des activités humaines en temps réel dans les eaux sénégalaises. Grâce à ces informations, nous pouvons œuvrer à une meilleure réglementation et à un contrôle strict de la législation nationale et des conventions internationales pour limiter la mortalité des cétacés et des tortues marines.

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